Tour du Mont-Blanc : Tronçon 1

Des Houches (FR) aux Contamines-Montjoie (FR)

Longueur : 18 km, D+ : 1105 m, D- : 903 m, soit Km-Effort: 31, Alt. min.: 975 m, Alt. max.: 1670 m

Et voilà, c’est parti. Je l’attendais et maintenant je suis au pied du mur.
Mur végétal et minéral. Il est là, partout autour de moi. Pas un azimut qui ne soit barré par un sommet. Murs vertigineux et impressionnants.

Et il faut se frayer un chemin au milieu de tout cela.

7h45, dépose à la gare des Houches par les adorables Céline et Jo, sous le regard triste du Bouledogue Salto qui voit partir sa boîte à jouets à deux pattes.

8h00, première montée pour arriver au centre du village et franchir le portique symbolisant le départ… et l’arrivée, c’est une autre histoire de savoir si je le reverrai…

Puis ça commence par du lourd, du très lourd… les premiers 700 m de dénivelé positif se font en forêt, avec la désagréable surprise d’un tracé de carte IGN loin d’être à jour. Alors, on avance à vue en espérant que le bout de chemin emprunté, non balisé, est le bon.

On cherche, on scrute, on fait demi- tour et finalement, on retombe en chemin connu.

L’autre surprise, nous sommes le 6 septembre, et il n’y a personne… Il faudra attendre le premier sommet à 1600m pour trouver un couple en balade à la journée. Pas très gênant en soi, mais faisant le périple seul, je m’attendais à plus de compagnie.

C’est au col de Volza, point de départ du petit train pour le glacier du Mont-Blanc, que je croise une petite affluence sirotant des Spritz à la terrasse ensoleillée d’un refuge.

12h tapantes, arrêt au bord d’une cascade pour avaler un sandwich et refaire la réserve d’eau fraîche. Les pieds prennent l’air et me remercieront.

Pour cette matinée, la température est très agréable pour marcher (16 degrés).

L’après-midi est une autre histoire. La chaleur est désormais là, avec plus de 26 degrés. A cette altitude, avec moins d’oxygène, tout est plus dur. Je suis une cascade à moi tout seul.

Le pire arrive, après cette belle montée jusqu’à le Volza. La descente. Interminable. De la rocaille. Les pierres roulent et je me bénie d’avoir pris les bâtons. Jamais je ne les ai autant appréciés, ces 2 bouts de métal.

Car je déguste. Une douleur terrible se fait sentir dans le genou gauche. Je n’avance plus. Je suis obligé de me masser avec un baume miracle qui me soulage bien pour quelques kilomètres. Et la douleur resurgit. Re-baume.

J’ai appliqué une technique de laçage particulière des chaussures, adaptée aux descentes raides. Super efficace. Éviter les ampoules aux pieds, c’est déjà ça. Mais les lacets sont trop courts et ne montent pas jusqu’au genou. Qui sait. On compte toujours sur les miracles dans ces cas-là.

La fin du parcours, de Bionnassay à Contamines, est une souffrance rarement connue. Descente raide, douleur, montée raide, chaleur, fatigue.

Le paysage, grandiose, est là mais passe au second plan. Il faut se motiver, surtout quand on est seul. La fatigue oblige à redoubler de prudence pour se concentrer sur ses pas, placer les pieds au bon endroit pour ne pas glisser.

Je longe l’Arve et suis comme une larve. Je n’avance pas au rythme voulu.

16h, après 8 h de marche, le gîte des Mélèzes m’accueille, chaleureusement. Patron et patronne savent recevoir. Apéro, produits locaux, repas de qualité et rhum arrangé. Super efficace. Et dire que mes résolutions prévoyaient l’abstinence d’alcool pendant ce périple… Pendant ce temps, l’orage gronde dehors.

Pour une première journée, ça commence fort. Je ne m'attendais pas à si dur. Je manque probablement de préparation et l'acclimatation à l'altitude peut prendre un peu de temps. Mais je garde le moral. Ça va le faire.

En attendant, je crois que je vais bien dormir…

Gîte: Les Mélèzes, Les Montjoie-Contamines: Accueil chaleureux, chambre à 2 personnes bien équipée et agréable, douche et toilette communes et très propres. Apéritif avec produits locaux, repas très soigné avec digestif, petit-déjeuner et pique-nique excellents. Une adresse au top.

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