Un périple au Picos de Europa - Partie 3 et fin

Jour 5 - 23/06/2023 : Sotres-col de Pandebanu-Refugio de Urriellu

12 km et 1165 m D+

Départ à 9h10 de l’hôtel à Sotres sous un grand ciel bleu pour la première fois depuis le début du séjour.

Il commence à faire chaud. Montée agréable en sous bois au début puis arrivée dans les alpages jusqu’au col de Pandebanu où apparaît le maître du massif central des Picos : le Najanjo de Bulnes ou Picu Urriellu ( 2519 m) au pied duquel se situe le refuge du même nom où nous dormirons cette nuit. Un très beau panorama s’ouvre à nous mais il faut encore monter.

Le chemin devient de plus en plus escarpé. Un autre petit col et à nouveau une vue à couper le souffle sur le doigt qui se rapproche de plus en plus. Il est déjà l’heure du picnic et nous le prenons sur un petit promontoire avec vue circulaire. Même menu que la veille en alternant le contenu du sandwich: jamon et chorizo.

Nous continuons notre montée dans un chemin un moment vertigineux puis de plus en plus rocailleux et pentu jusqu’au refuge à 1953 m d’altitude que nous atteignons à 15h15.

Première expérience en refuge pour nous deux. Nous récupérons la clé de nos casiers dont le numéro correspond au numéro de lit. Une petite toilette à l’eau froide, un change, séchage des chaussettes et tee-shirts au soleil et installation dans notre dortoir de 2 x 8 lits. Ouf, nous dormirons en bas. Sur le lit un duvet que je mettrai sur mon sac à viande en soie et un oreiller car cette nuit s’annonce claire et froide et pas de chauffage.

Une cannette de San Miguel montée ici par hélicoptère est la bienvenue. Nous nous attendions à être peu nombreux à cette période mais c’est le début d’un week-end ensoleillé après une longue période maussade et apparemment un haut lieu d’escalade en Espagne car ses 4 faces sont équipées. Résultat : le refuge est quasi complet.

Des alpinistes finissent d’escalader la paroi verticale du Picu qui fait 600 m environ de haut juste au dessus de nous. Nous apprenons qu’ils auront mis la journée pour monter là haut.

Nous profitons longuement du paysage sous le soleil jusqu’au dîner en espérant que nous allons bien dormir car il y a du monde qui continue d’arriver, beaucoup avec leurs cordes, pour attaquer la paroi dès l’aube.

Là haut, aucun réseau, aussi j'en profite pour écrire le résumé du jour dans les notes de mon portable. A 20 h le cuistot nous appelle pour le dîner. Un repas typique et familial : une soupe aux pois chiches, du lomo (roti de porc) avec de la purée en flocons et une crème au caramel.

Tout le monde participe pour débarrasser la vaisselle et nous voilà à nouveau dehors pour le coucher de soleil sur le pic.

Nous sommes fatigués, il est 21h30, c’est l’heure du dodo. Certains dorment déjà, d’autres discutent fort en bas. Extinction des feux respectée à 23 h.

Jour 6 - 24/06/2023 : refuge d’Uriellu à Poncebos

13 km et 1815 m de D- (soit une bonne centaine de D+)

Dès 5 h ça commence à s’agiter pour ceux qui veulent être les premiers à escalader et nous nous lèverons vers 7 h pour le petit déjeuner que nous irons chercher à la fenêtre de la cuisine.

Une petite toilette de chat à l’eau froide, remplissage des gourdes à la fontaine, quelques photos de la montagne éclairée par le soleil levant et nous attaquons notre descente vers Poncebos.

2 possibilités : soit descente directe mais techniquement trop exigeante pour nous, soit retour par le même chemin qu’à l’aller jusqu’au col de Pandemano, option qui fait 3 km de plus mais plus « soft ». C’est celle que nous retiendrons et qui s’est avérée déjà bien éprouvante surtout pour les genoux d’Agnès.

Après le col, un chemin muletier sur pierres humides en fortes descentes nous emmène à Bulnes, mignon petit village typique de montagne sans voitures car desservi uniquement par funiculaire depuis le parking ou par un GR escarpé le long des gorges du torrent. On y trouve cependant bars, auberges et restos avec terrasses ombragées au bord du torrent prises d’assaut par des clients qui visiblement n’avaient pas beaucoup souffert pour arriver là ! Cela tombe bien car c’est l’heure du déjeuner. Nous trouvons quand même une table à l’intérieur de l’un d’eux et nous y prendrons une bonne salade mixte très copieuse (enfin de la verdure !) avec les fameuses croquetas au jambon et fromage du coin.

Puis suite de la descente le long d’une falaise calcaire qui nous renvoie sa chaleur.

Il fait de plus en plus chaud, heureusement que nous arrivons dans les gorges, le bruit du torrent qui se rapproche nous rafraîchit psychologiquement. Ouf celui-ci arrive à notre niveau. Il est temps d’enlever les chaussures et de mettre les pieds dans l’eau très fraîche : que ça fait du bien ! Mais impossible de les laisser tremper plus d’une minute car le contraste est trop fort.

C’est bien rafraîchis que nous poursuivons notre descente. De plus en plus de monde sur le chemin, nous ne sommes plus très loin du parking. Effectivement des voitures brillant au soleil apparaissent : c’est le retour à la civilisation.

Un dernier petit pont au dessus du Rio Cares avec ses eaux limpides turquoises et arrivée au point de départ des gorges du premier jour : Nous l’avons fait !

Nous avons bouclé la boucle après 6 jours du tour des grands sommets de ce massif peu parcouru par les français, plus par les hollandais et allemands apparemment.

Nous attendrons le bus local de 17h30 pour Las Arenas de Cabrales où nous retrouvons notre hôtel du premier jour et où a lieu durant 3 jours la fête de la St Jean, et quelle fête : danses et chants en costumes traditionnels asturiens puis musique jusqu'à 6 h du matin ! Nous profitons de cette dernière soirée pour acheter quelques spécialités locales (saucissons, chorizos et fromages) avant de repartir le lendemain sur les Sables.