Tour du Mont-Blanc : Tronçon 8
De Trient (CH) au refuge de La Flégère (FR)
Longueur : 22 km, D+ : 1067 m, D- : 1380 m, soit Km-Effort: 35
Besoin d’ horizontalité
Dès 7h, me voici parti pour une journée qui s’annonce comme une des plus dures : 1859 m de dénivelé positif et 1274 m de négatif. J’ai mal dormi dû à une aération médiocre et je ne sais pas comment je vais pouvoir assurer.
Une possible arrivée tardive me stresse aussi et m’oblige inconsciemment à allonger le pas et donc à forcer mon rythme naturel.
Le temps, comme sur toute la durée du circuit reste idéal : du soleil et un peu de fraîcheur.
Je suis habillé de 2 couches et après 30 minutes, une fois les premières montées attaquées, je ne garde qu’un tee-shirt, à manches longues, en Merinos et un Buff pour éviter les coups de froid au niveau de la gorge. Ces produits en Merinos sont remarquables de confort, bien plus, me semble-t-il, que les produits techniques en synthétique. Ils absorbent et évacuent bien la sueur car je perds des litres d’eau sur cette première montée vers le col de La Balme (2191 m).
L’effort est très soutenu: ce ne sont que pierres et rochers. Le pied décroche vite et le regard doit rester rivé sur les 3 m devant moi. La pente est forte à très forte, jusqu’à 40 degrés par endroits.
Mon rythme s’établit à 20 à 50 m de marche, arrêt, écoute de mon corps les yeux fermés, faire redescendre le rythme cardiaque, garder les bras écartés pour attraper un peu de fraîcheur et enfin redémarrage. Un arrêt sur deux, je bois. J’ai toujours soif. J’ai besoin d’avoir du frais dans le bouche, et des bonbons suisses au citron m’apportent une sensation de bien être.
Arrivé au col, couvert d'une végétation rase et colorée, la vue est comme souvent assez fascinante. L’effort est récompensé, mais avant plus d’ébahissement, passage au bar du refuge local pour m’autoriser un soda bien frais. Suprême délectation: boisson, fraicheur, table, vue.
Des Patous sont là qui viennent se frotter à nous mais leur corpulence appelle le respect et je ne m’attarde pas trop en caresses.
Ce tour du Mont-Blanc n’est qu’enchaînement de cols et de vallées. On monte, on descend, on monte, on descend, on monte, on descend… Chaque fois est un éternel recommencement.
Point de zones planes (hormis, celle exceptionnelle, sur quelques kilomètres, en Italie, face au Mont-Blanc).
Je ressens un terrible manque d’horizontalité.
Je veux marcher à plat, pouvoir lever la tête en avançant. Ne pas être dans la souffrance permanente imposée par un dénivelé.
J’aurais aimé faire de longues distances sur les crêtes de ces montagnes mais la configuration ne s’y prête a priori pas.
Une fois de plus, je trouve un spot exceptionnel pour mon pique-nique, au Col des Posettes (2201 m) face à un glacier. Le site est vaste mais un couple d'américains vient s’assoir juste devant moi… Ai-je si maigri que je suis devenu transparent ? « Do you mind ? » «Je vous en prie, faites, vous venez de loin »…
L’après-midi commence avec une descente, une de plus, abrupte et rocailleuse, et, nouveauté, des escaliers.
Au loin sur le versant d’une nouvelle montagne qui me fait face, se dessine petit à petit un immense et interminable zigzag. C’est la dernière partie du parcours et il y a là, plus de 800m de dénivelé qui m’attendent, assez terribles à première vue.
Il est déjà près de 15 h et je descends toujours. Avec la fatigue accumulée depuis 8 jours, c’est l’effort à venir de trop. Je sens l’accident qui me pend au nez. Et, c’est sûr, je serai en retard pour le dîner…
Je prends donc la décision, de descendre par la route jusqu’aux Praz-de-Chamonix, soit une rallonge d'environ 7 km, mais sur un chemin pédestre et routier. J’y rejoins le téléphérique qui monte au refuge de La Flégère. Et hop, dans la boîte en verre. Mais elle balance sérieusement, la bougre. La chose s’arrête même, à mi-parcours, une longue minute, au-dessus d’une falaise à pic… J’essaie de me souvenir des paroles d'« Étoile des neiges ». J’aurai tout eu. Le coeur tient. Tant mieux.
Il est bientôt 18 h, cette variante est bien celle qu’il fallait que je choisisse. Ce refuge fait face au Mont-Blanc. Vue donc exceptionnelle en cette fin de journée. J’ai le temps de me rafraichir à nouveau quelques minutes avant le repas.
Le bâtiment en a vu passer des montagnards... Il est resté dans son jus d’il y a quelques décennies, les planchers en bois craquent, et cela lui donne un certain charme. L’accueil est sympathiques et ce soir, ce sera tartiflette.
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