Didier sur le BMLD

Objectif et navigation

Marie-Pierre est sur le 200km. A mon tour de jouer.

Mon 1er objectif est de me tester sur une longue distance, au-delà d'une distance de 35 km, déjà réalisée avec Rando Passion 85. Et pourquoi ne pas viser une réalisation de 100km en moins de 24h (alors le règlement autorise 30h) ? Cela paraît jouable à condition de ne pas dormir longtemps. C’est mon 2ème objectif.

Samedi matin, on est 18 au départ. Brief de l’organisateur, l’ambiance est sympathique mais on prend un coup de pression avec Eric en voyant certains randonneurs avec un sac à dos minuscule comme pour une promenade de 2h. Comment font-ils ?

8h30 : C’est le départ sous un beau soleil. Chacun trouve son rythme, pas d’esprit de compétition, beaucoup sont venus à deux, ça papote. Parmi les participants, quelques cadors des longs parcours comme ce vendéen de 75 ans qui enchaine les marathons et les marches très longue distance, du genre 500 km en 6 jours…

1er point de contrôle à St Hilaire-le-Vouhis, puis on longe le très beau lac de la Vouraie, le groupe se distend au fil des km. J’arrive en début d’après midi à La Chaize-Le-Vicomte, en compagnie d’un couple de Chantonnay. Une pause, ils partent devant et je ne verrai plus personne de toute la journée.

Le ciel s’est couvert, la température est idéale, les km s’enchainent. Traversée de St Florent-des-Bois. Dommage, pas un bistrot d’ouvert pour prendre un café. Déjà 45 km au compteur, ça commence à se sentir, des sensations au pieds qui ressemblent à des début d’ampoules. Rien de trop gênant, on verra plus tard. Je m’alimente régulièrement de fruits secs et pâtes de fruits, c’est pratique et efficace.

A mi-parcours, au Tablier, toujours pas de pause café possible. Je m’arrête quand même pour m’occuper de mes pieds, avec quelques pansements sur les zones sensibles. Je sauve le pied gauche mais les ampoules au talon du pied droit sont déjà visibles. Réaction trop tardive par flemme de s’arrêter plus tôt, une vraie erreur de débutant…

Je continue sans trop de mal, une pluie légère vient rafraichir l’ambiance. Je me guide avec OpenRunner, nettement plus pratique que lire le topoguide papier très détaillé donné par l’organisation. Ça n’évite pas une erreur de direction du côté de Rosnay qui me fait faire 1,5 km supplémentaires. Pas grave mais pas très bon pour le moral.

Bientôt le lac de Marillet en vue, avec l’objectif d’en faire le tour en profitant encore de la clarté du jour car certains passages sont délicats. L’ambiance est sereine, le lac prend de belles couleurs sombres, des pêcheurs ont installé leur tente pour y passer la nuit. Je m’arrête pique-niquer et me ravitailler en eau à la base de loisirs de Bellenoue, avec un superbe coucher de soleil en prime. Il faut maintenant sortir la frontale et repartir pour les 5 km qui me séparent encore de la ferme que j’avais repérée. J’y arrive vers 23 h, bien content de m’arrêter.

Où en sont les autres participants ? Aucune idée, sinon pour Eric que j’ai eu par Whatsapp. Je m’endors tout habillé sur une couverture posée sur la paille. Je suis réveillé par le froid mais j’ai l’impression d’avoir pu me reposer. 1 heure du matin, c’est le moment de repartir pour les 30 derniers km.

Je rejoins bientôt 2 autres randonneurs qui ne se sont pas arrêter dormir mais qui ont fait des pauses plus longues. On fait une partie du chemin ensemble, on se perd de vue, on se retrouve. L’herbe est haute à plusieurs endroits et, avec la pluie de la veille, j’ai vite les pieds humides. Pas terrible comme sensation, rajoutée aux ampoules. Des chaussures basses, ok, mais pas imperméables, encore une erreur de débutant.

L’arrivée à Bournezeau est un peu lunaire : à 3h du matin, je traverse la ville, éclairée mais complètement déserte. En fait, pas tout à fait : un groupe de jeunes sort de la salle des fêtes, ils voient un type bizarre avec un sac à dos en train de mettre un carton dans une boîte aux lettres et s’en aller vers la campagne.

Je retrouve mes 2 compagnons de route pour longer l’autre rive du lac de la Vouraie. A la frontale, difficile d’apprécier l’environnement. Il faut quand même être prudent car le parcours est vallonné, parfois bien raide et le bord du lac n’est jamais loin. C’est mieux d’être à trois et le temps passe plus vite.

Le jour se lève, ça change l’ambiance, on retrouve ses repères habituels. C’est le moment où la randonneuse du groupe, pourtant très expérimentée, se tord la cheville dans un trou sur une portion de route sans difficulté. Le petit matin est le moment critique, quand la fatigue d’une nuit sans sommeil s’accumule.

Je laisse mes deux compagnons faire une pause et me dirige vers Chantonnay. Moins de 10 km, ça sent l’écurie mais l’écurie se fait désirer. Je compte les km, j’ai les jambes raides et les pieds fatigués, le parcours est monotone sur de longues routes droites sans intérêt. Je me trompe à nouveau dans le parcours. Enfin le rond-point des Aveneaux qui marque l’entrée dans Chantonnay, puis bientôt l’arrivée au gymnase Clémenceau.

8h10, déjà pas mal d’animation avec les randonneurs qui se préparent pour les sorties à la journée. Marie-Hélène et Françoise sont déjà à pied d’œuvre et me font un comité d’accueil bien sympathique. Je rends mon carnet de route aux organisateurs, avec les heures de passage aux différents contrôles. Une douche, un plateau repas, ouf ! C’est bien quand ça s’arrête …

105 km en 23h40 dont 20h30 de marche, objectifs atteints. Belle expérience, bonne humeur générale sans esprit de compétition, avec le soutien actif de nombreux randonneurs de RP85 !

Le semaine prochaine, je vais goûter la marche douce à La Chaume avec Martine et Guy 😊

Note de la rédaction: La modestie de Didier l'empêche de préciser qu'il a terminé premier du 100 km, avec une vitesse moyenne de marche de 5,17 km/h, hors arrêts. Bravo Champion !

A suivre...