GR400 - Le Tour des Monts Cantaliens - Partie 1
L’objectif de cet article est de vous faire partager mon expérience de randonneur et vous inviter à rejoindre ces chemins ou d’autres que vous auriez envie de nous faire découvrir.
Je deviens un adepte de l'itinérant longue durée en solo. Après le tour du Mont-Blanc, en septembre 2022, voici le récit de mon périple, réalisé entre le 13 et 24 juin 2023, sur le GR400 - le tour des Monts du Cantal - et le GR de St-Flour.
Le choix de ces deux circuits est de reproduire un niveau de difficulté comparable au tour du Mont-Blanc (170 km et 10'000 m de dénivelé positif) mais dans un environnement de moyenne montagne.
J'enchaine donc le GR400 "standard" (145 km et 6'830 m de D+) et le GRP voisin de St-Flour, (75 km et 2'100 m de D+).
Soit 330 km-Effort pour le présent périple versus 310 pour le TMB.
GR400 – 145 km – 6'830 D+ - 8 jours
Mardi 13 Juin, Murat – Le Lioran, 22 km, 1169 m D+
Le point de départ de cet itinérant est la petite ville de Murat, qui comme chacun sait, est jumelée avec… les Sables d’Olonne. Depuis 40 ans, la montagne et l’océan se sont ainsi rapprochés.
La cité médiévale, pittoresque, est installée au pied des monts du Cantal, au niveau du rocher basaltique de Bonnevie qui domine le centre historique et de jolis hôtels particuliers, trace d’un riche passé commerçant.
Ce mardi 13 juin, je commence donc mon périple par la montée de ce rocher dominé par la statue de Notre-Dame de Haute-Auvergne. On y accède par un chemin abrupt, jalonné de 12 croix, histoire de bien faire sentir que ce GR400 pourrait être un joli calvaire.
Le point de vue permet d’admirer la cité moyenâgeuse et jadis fortifiée. On comprend que ce fut un important nœud routier favorisant la tenue de foires et marchés.
Au loin, en contrebas, des envolées de cloches de vaches. Et plus haut, dans la couche nuageuse, une volée d’avions de chasse nous rappelant au monde moderne.
Le temps est couvert, quelques gouttes de pluie (ou de kérosène, qui sait) et une température de 14°, idéale pour une belle mise en jambe.
Petit passage à proximité du château de Massebeau, seigneurie datant de 1315.
Rapidement, les chemins en sous-bois s’annoncent. Ainsi que la première traversée de tourbière. Je suis sur le territoire des dames de Salers et elles me le font sentir, dans tous les sens du terme.
Les pieds s’enfoncent jusqu’à la cheville dans un mélange de terres gorgées d’eau et de fèces bovines. Ces dames fréquentent assidument le GR.
Je ne regrette pas mes chaussures mi-hautes en Goretex.
Dire que j’ai failli partir avec des trails. Je sais, ça sèche vite mais les orteils baignés dans un jus de bouse, je préfère éviter pour l’heure.
Le terrain est hyper gras, les pluies ont été fortes ces derniers jours. Je n’ai pas pris de guêtres car les prévisions météo ne m’annoncent que deux ou trois jours de pluie. Du coup les bas de mon pantalon sont déjà bien crottés. Pantalon de couleur foncée, recommandé pour garder sa dignité !
Je traverse le village de Laveissière et suis scotché devant cette maison qui semble avoir été écrasée par un morceau de montagne. En fait construite autour d’un énorme roc.
Un peu plus loin, sur la même commune, les enfants de l’école maternelle sortent en rangs bien formés pour rejoindre la cantine. Celui qui sort des rangs aura droit à une douche calmante sous la cascade locale.
Je profite d’une éclaircie pour mon premier pique-nique. Repas parfaitement équilibré, à la cantaloise, avec saucisson, jambon cru, fromage local, chips et fruits.
Vous noterez le paquet de frites fermé par la fameuse "baguette à Marcelle" que j'ai pu tester et largement approuver !
La présence de fours à chaux est mentionnée sur ce site. Du XIVème à l’aube du XXème siècle, l’extraction du calcaire du massif volcanique fut la principale activité industrielle locale, et développa une petite richesse matérialisée par quelques belles demeures, quoiqu'un peu chargées parfois.
Les chemins noirs, je les retrouve vite. 400 m de dénivelé me font désormais face. Je suis aidé de mes amis, les bâtons, sur lesquels je m’appuie systématiquement en terrain difficile. Tous les 3, nous cherchons la trace qui nous fait pénétrer dans une forêt d’altitude, humide, fraiche et silencieuse. Des arbres dessinent des formes étranges ici ou là. Une autre belle et grande cascade s’impose comme le joyau de l’endroit.
Plus je monte en altitude, plus la forêt montre un visage d’un autre temps. Accroché à des pentes qui les rendent inaccessibles, les arbres, majestueux, sont les maîtres des lieux, tantôt élancés ou torturés. Je me fais petit et respectueux dans cet environnement figé. Je m’autorise juste quelques photos.
Mon rythme cardiaque frôle la zone des 80 %. Je me ménage. L’océan est loin et il faut acclimater le corps à ce changement d’altitude, pendant les premières heures d’effort. J’ai franchi la barre de 1300 m.
Le crachin s’intensifie et je m’équipe rapidement le temps de franchir les 1400m et là, changement radical de décor.
Adieu les arbres, bonjour les estives, les pâturages de montagne. De la végétation basse surgissent des cornes, en nombre. Les bêtes sont là, leurs cloches aussi. Me voici sur un autre de leurs territoires.
La masse nuageuse est belle à voir. Soudain, un galop de nuages surgit de derrière un versant. En quelques secondes, la brume s’est installée.
Le ciel propose de belles variations de gris. C’est le calme absolu. Un silence assourdissant.
Tout aussi rapidement, le soleil réapparaît. Le temps change plusieurs fois en une seule heure. C’est maintenant une chaleur un peu moite qui rend la montée vers les 1600m un peu plus rude. Le sommet est proche. Non, encore un autre qui s’annonce derrière, puis un autre. La montée est sans fin.
Soudain, elles sont là, une puis deux me barrent le passage. Regard intense. Les Aubrac n’ont nulle envie de me céder. Alors, je cède. Je quitte mon rail pour contourner le troupeau au prix d’un franchissement de crête dans les hautes herbes trempées.
Faudra que j’apprenne à m’imposer face à elles. Ça ne va pas le faire longtemps, non mais !
1700 m. Rien au-dessus de moi. J’y suis. Depuis le rocher du Bec de l’Aigle, vision à 360° sur ces monts Cantaliens.
Avant de redescendre, au loin, le téton de Vénus me fait de l’œil. Pas prévu au programme mais l’ascension me tente. C’est raide, bords à pic, glissade interdite. J’assure avec de bons plantés de bâtons.
La vue est tout aussi époustouflante.
Je ne m’attendais pas à une telle verticalité. Par endroits, ce GR400 tient tête au TMB. Ce n’est pas pour me déplaire.
J’aperçois au fond d’une vallée, le village du Lioran, lieu de mon étape nocturne. Descente et traversée d'une des principales stations de ski du Cantal. Mais, en cette basse saison de printemps, elle montre un visage des plus tristounets. Des immeubles, parfois très hauts. Des avenues larges et désertes. Peu d'intérêt mais c’est là où je dors, alors c’est pratique.
Je prends possession de mon studio de location et je me mets rapidement à la recherche d’une épicerie pour le ravitaillement. Il est 18h, les commerces sont nombreux… mais fermés. Je déniche à un bon km de là une supérette tenue par un couple charmant, qui attend, désœuvré, le client.
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