GR400 - Le Tour des Monts Cantaliens - Partie 2
Mercredi 14/06, Le Lioran - Le Claux, 19 km, 822 m D+
La journée est annoncée ensoleillée avec un maximum de 17°. Il est 9h20 et je quitte l’immeuble dans lequel a probablement séjourné Jean-Claude Dusse.
Une grosse ascension pour commencer, le long des pistes de ski. Les télésièges et les canons à neiges sont à l’arrêt. Je tends l’oreille au cas où, mais pas d’Étoile des Neiges…
En un peu plus de 2 km, je passe de 1'200 à 1'600 m pour rejoindre le Col de Rombière.
Je suis désormais sur un chemin de crête, l’un des plus aériens des Monts du Cantal. Une véritable muraille sur plus d’un kilomètre, entre le Puy de Peyre Arse et le Puy Mary, séparant les vallées de l’Impradine et de la Jordanne. Grandiose. L’appareil photo chauffe. Je bois le décor jusqu’à la lie.
Et c’est là une grosse différence avec le Tour du Mont-Blanc. De l’horizontalité !
Je peux marcher et lever la tête, en même temps, figurez-vous !
Top car le spectacle est fascinant de tous côtés. Il y a de l’Alpin dans ce panorama avec des sommets bien pointus, lacérés de pentes abruptes. De la caillasse bien sûr. Du vert, beaucoup de vert. De petits ruisseaux. Et des fleurs en pagaille, au milieu d’enivrants genêts jaunes.
L’une de mes plus belles expériences de randonnée. Indiscutablement.
12 heures : Je croise une classe de collégiens avec leur professeur. Cours de géologie en plein air. Sympa l’enseignement local. Je fais un arrêt sur un joli promontoire pour pique-niquer. Grand soleil, fond d’air frais. Je me déchausse : pieds à l’air, aération des chaussures et chaussettes.
Le pied ! c’est le cas de le dire.
Je profite de jambon cru, fromage cantalien et fruits. J’échappe avec bonheur au sempiternel sandwich du randonneur.
Me voici requinqué pour attaquer le Puy-Mary, l’un des sommets régionaux. Mais, avant cela, la brèche de Rolland me fait bientôt face. Ce nom fait référence à celle des Pyrénées de par sa ressemblance. Dans les deux cas, le dit-père Rolland s’est senti le besoin de créer un « Pourtaou » (portail en occitan Auvergnat). Et vlan, un grand coup de glaive dans le massif. La muraille a la chair bien entaillée en son milieu.
Face à la brèche, avec au fond le Puy Mary
Du coup, pour nous randonneurs, qui flânions sur la jolie crête, il nous faut descendre raide puis remonter sur une quasi verticalité. Merci Rolland ! De la petite escalade sur 40 m. Le passage est délicat par beau temps et assurément à risque par temps humide.
Il est indispensable de s’aider des mains pour gravir ces quelques rochers imposants.
Bâtons dans le sac, sac bien sanglé au corps, corps bien planté dans des chaussures resserrées.
Ne pas regarder trop sur les côtés, vertige à proximité.
Vue depuis la brèche
Il y a bien des pitons dans la falaise pour y fixer une corde. J’apprendrai plus tard que celle-ci n’est volontairement pas installée pour que le promeneur réalise que ce n’est pas accessible à tous. Autant décourager les touristes en tongs.
100 m derrière moi, un couple entre deux âges (elle pas vraiment à l’aise dans la descente vers la base de la brèche) me regarde faire. Ils ont observé mon escalade et semblent bien dubitatifs. Du sommet de la brèche, je leur demande s’ils souhaitent de l’aide. Pas de réponse. Je pense qu’ils vont renoncer et emprunter une variante proche qui contourne cette brèche et le Puy par le bas.
Depuis le Puy Mary, vue arrière avec la brèche derrière le 1er sommet
Au fait, par prudence vu que je fais le GR en solo, nous avons convenu avec Marie-Hélène, que je lui envoie mes positions GPS très régulièrement via mon application de guidage sur smartphone. Histoire, de savoir dans quel ravin je me trouve si jamais. Et histoire de la narguer un peu plus, elle qui rêve de faire ce GR400.
Je fais désormais face aux 1783 m du Puy Mary.
Montée abrupte certes, mais facilitée par la présence ici ou là de marches creusées dans la roche voire stabilisées par des poutrelles de bois.
13h30, je suis au sommet.
Évidemment, c’est splendide. Le massif cantalien à 360°, à perte de vue.
Vue toutefois embrumée par un monstre nuage de moucherons, autour de la table d’orientation, comme pour nous dire de vite dégager de là. Territoire privé.
Je me déplace donc de 10 m sur la droite, au pied d’une croix en acier rouillée, pour que la bonté divine me préserve des petites bêtes avides de chair fraîche.
Ce GR est pour l’instant un parfait équilibre entre difficultés techniques, horizontalité, paysage, faune et flore remarquables. On frôle la perfection selon mes critères.
Manquent juste quelques petits lacs par-ci par-là.
Hé là-haut, juste une idée à noter pour une prochaine phase de création d’Univers…
La descente du Puy Mary, sur l’autre flanc, se fait… par un chemin bétonné et étagé. Une petite autoroute pour marcheurs qui part d’un restaurant en contrebas qui ne désemplit pas. Lieu de rendez-vous de tous les motards de la région apparemment. Ça grouille de gros cubes et de gros cuirs plantés sur les bancs de la terrasse.
Je roule des muscles et m’incruste au milieu de la nasse.
Patron, une bière ! Euh… et 2 boules de glaces. Moment de fraicheur très apprécié.
Première fois que je suis pris en Flagrand Désir. Ah oui, c’est une bière artisanale locale, blanche aux myrtilles. J’y ai pris goût et l’on se retrouvera à d’autres endroits.
Je reprends mon pèlerinage par un petit sentier, à l’abord difficile, qui part de l’arrière de l’établissement. Évidemment, personne au-delà de 50 m.
Et pourtant qu’il est beau ce petit parcours. Je passe des portiques pour me retrouver au milieu des vaches. Façon de parler car je les laisse brouter à quelques bonnes dizaines de mètres. Pas question de les chatouiller, les mères me regardent d’un mauvais œil, l’autre fixé sur leur veau.
Puis surprise, c’est un troupeau de chevaux qui me barre le passage. Ils sont une bonne dizaine et semblent tout à fait libres dans ce grand et majestueux espace. La beauté du spectacle impose le respect. Je m’approche d’eux à petits pas, les observe, les photographie.
Une petite calvacade ?
Bref, une journée en tous points mémorable.
Jeudi 15/06, Le Claux - le Falgoux, 23 km, 838 m D+
Je garde un très bon souvenir de ma soirée au gîte du Puy Mary. Refait récemment à neuf et tenu par un couple charmant, un petit dortoir à 2 lits rien que pour moi, et un excellent repas aux petits oignons, mais sans oignons. Jugé : melon, filet mignon-semoule, fromage de Salers, Saint-nectaire et Cantal puis gâteau au chocolat et marrons.
Les propriétaires expliquent la difficulté de maintenir une école dans un lieu reculé. Leur arrivée avec leur fille de 10 ans a permis de sauver l’établissement.
J’y fait la connaissance de 3 randonneurs, dont un qui progresse dans le même sens que moi et que je retrouverai à 3 reprises sur le parcours.
Lequel parcours aujourd’hui est court, dans sa version classique, environ 13 km. Le temps est idéal pour marcher, 13°, ciel bleu. Il va falloir que je trouve une variante pour allonger le circuit. Ce sera vers le Pas de Payrol qui devrait me permettre de revoir le Puy Mary d’un autre point de vue.
La traversée du Claux fait découvrir une petite vie locale organisée autour du centre de parapente. plusieurs personnes se préparent à monter en estafette pour rejoindre une hauteur.
Sinon, les pans de toits en ardoise sont bien pentus et les quelques quatre roues motrices stationnés laissent imaginer des hivers plutôt rudes.
La sortie du village enchaine sur un versant à gravir, au travers d’une forêt de résineux, jusqu’à atteindre un sommet face au Puy Mary, au loin.
Sur le chemin, au milieu de nulle part, une ferme d’un autre temps, dans son jus. De magnifiques chevaux noirs charbon, quelques poules. Une jeune femme porte du bois. J’imagine le jeune couple ayant fait le choix d'un mode de vie au plus près de la nature et à la dure. Chapeau.
Plus loin, au lieu-dit les Chemilloux, je suis accueilli par les hurlements à la mort d’un troupeau de chiens, enfermés dans des cages. Du genre Husky. Assurément plus à leur aise en hiver pour des sorties en traineaux qu’en début de cette saison chaude.
Je suis certainement leur seule activité de la journée.
Un bruit d’eau. Sur ma droite, cachée dans un renfoncement, une jolie petite cascade, pas bien grande, 10 m de haut, mais des plus attirantes. Un moment de fraicheur dont je compte bien profiter.
Je pose le sac et m’approche au plus près du dessous de la chute. Je m’asperge le visage et les bras, mouille la casquette. Que c’est bon !
Je profite de l’arrêt pour ajuster le réglage du sac à dos.
Pour le TMB, j’étais équipé d’un Osprey Exos 48 litres. Un sac largement recommandé par des spécialistes, vantant son confort. Certes, mais pas adapté semble-t-il à ma morphologie. Les bretelles me cisaillaient les épaules lorsque je marchais avec une simple couche. Divers ajustements de serrage, de hauteur de dos et de rangement intérieur n’y ont rien fait.
Je suis ici équipé d’un Gregory Zulu 40. Il est plus confortable et ses bretelles plus larges m’épargnent ce type de douleurs. Sa capacité (40 litres versus 48 pour le Osprey) s’avère tout à fait suffisante. Même chargé d’une poche intérieure de 2 litres d’eau et des 500 gr de mon pique-nique, il me reste encore de la place. Faut dire que je pars désormais avec le strict nécessaire. Pas de superflu. Que du vraiment utile.
Comme quoi le choix d’un sac est crucial pour le plaisir de la randonnée. Essayer et tester le matériel jusqu’à trouver ce qui sied le mieux.
J’ai revendu le Osprey. Je garde le Gregory.
Pour les bâtons, indispensables, je suis équipé de Guidetti tout aluminium avec manche en mousse. J’ai découpé les lanières pour avoir les mains libres et éviter la luxation ou la casse de poignet en cas de chute.
J’ai hésité à choisir une version carbone. Mais ce matériau est plus fragile et cassant. Il peu aggraver une chute s’il vient à se rompre quand un bâton doit retenir brutalement tout le poids du corps. Et le carbone est conducteur en situation d’orage. Pas l’aluminium.
Je reprend mon chemin en sous-bois.
J’arrive au pied du Puy Mary. Je reconnais vers la droite le restaurant aux parasols rouges qui m’a fait découvrir cette agréable bière blanche aux myrtilles.
Je suis à 1307 m d’altitude, le Puy est 500 m plus haut.
Je n’ai croisé personne ce matin mais cela va changer. Car la variante m’attire vers le restaurant… et sa bière. J’en achète une bouteille de Flagrand Désir que je mets au fond du sac. Pour le pique-nique. Et ne le dites à personne.
Le pique-nique justement s’annonce. Je me trouve un spot sympa, un peu avant le Pas de Peyrol. J'entends la foule qui commence au loin à converger vers le Puy.
Alors, je m'aère les pieds...
Les jambes sont un peu lourdes aujourd’hui pour ce troisième jour de marche. Classique la petite baisse de régime à ce stade. Mais ce n'est que passager.
Pas de Peyrol
Mine de rien, cette variante vaut le coup.
Beauté et quiétude. Sans commentaire.
Si, car il faut bien que je vous raconte ce voyage.
Sur cette hauteur de crête, le vent souffle et rafraîchit très agréablement. Les nuages enchainent avec des percés ensoleillées. Vraiment idéal pour randonner.
La descente sur le Falgoux se fait par une route escarpée, tortueuse et caillouteuse. Casse-gueule. Jusqu'à arriver dans une jolie prairie centrée sur un buron autour duquel nos amies de Salers sont établies. Je marche sur la pointe des pieds (façon de parler et de ne pas brusquer les opérations d'allaitement en cours).
Mon gîte du soir pointe le bout du nez en même temps qu'une belle averse qui s'annonce. Je dépose rapidement mes affaires au camping de Falgoux, le temps d'aller me réapprovisionner à l'épicerie locale.
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